Si j'écris aujourd'hui mon histoire c'est à la demande de Monseigneur et très cher ami, Benedictus, Archevêque de Stormwind, Premier Prieur de la Cathédrale. Suite à son insistance, ses longues tentatives de persuasions, sa patience et sa générosité, mais aussi sa compassion et son écoute à mon égard, j'ai accepté de recevoir la Bénédiction de la Lumière. J'ai donc été investi afin de servir la Justice, oeuvrer pour la Paix entre les peuples et détruire tout ce qui irait contre ces idéaux. Je suis devenu un soldat investi d'un pouvoir qui me dépasse. Benedictus pense que les épreuves que j'ai traversé tout au long de ma vie m'aideront dans mon nouveau combat. Je ne crains plus la mort. Trop longtemps elle m'a nargué et aujourd'hui, je n'aspire qu'à me retrouver face à elle pour mieux la recevoir. Pour l'emporter avec moi. Pour lui faire payer ce qu'elle m'a fait subir. Animé par la rage que je couve en moi depuis trop longtemps. Je sais que je n'ais plus rien à perdre alors si je dois faire une dernière chose dans cette longue vie, je veux que ce soit pour ça. Je veux que ce soit mon dernier don à la Lumière. Par fidélité envers ceux qui me sont venu en aide. Pour me souvenir de toi, Khalda, et je sais que nos souvenirs heureux m'aideront à combattre sans relache et sans trève. Car je sais que tu m'attends de l'autre côté...
Je suis Duncan Malcoeur et j'ai vu le jour il y a 88 ans, en l'an 544, dans un village au coeur de ce que l'on appelle actuellement la région des Fjords Hurlants, sur le continent glacé de Norfendre.
Mon père, Stern Malcoeur, était forestier au service du roi Laden Wrynn, dirigeant de la cité de Stormwind. A la demande du Roi d'Azeroth, un détachement humain fût envoyé en mission diplomatique auprès du peuple des Haut-Elfes en l'an 543. Doué pour le repérage géographique et connaissant les dangers qu'offre une nature parfois hostile, mon père fît parti du voyage afin de guider les notables de notre cité. Après un long voyage qui leur fit traverser tout le continent, ils furent reçus par le Conseil de la capitale de Silvermoon. Un groupe de diplomates de nobles rangs, suivant la hiérarchie des Hauts-Elfes, accompagnait l'intendant. Systhïa Clairvallon, une jeune érudite de 123 ans, étaient de ceux là. Le sujet de cette audience était inhabituel : il était avéré qu'un continent était situé au nord-ouest d'Azetoth, au delà du grand océan, là où nul s'osait s'aventurer. Les humains avaient pour désir d'y envoyer une mission expéditionnaire avec, peut-être, l'aide du peuple Haut-Elfe afin de partager les connaissances qui découleraient de futures découvertes. Ces derniers étant maîtres dans les arts magiques, et désireux d'établir une confiance mutuelle entre les deux peuples, furent intérréssés par cette idée. Ils savaient que de grands courant arcaniques émanaient de cette région du monde et souhaitaient ardemment en savoir davantage, attirés naturellement qu'ils sont par leur soif de magie. Très vite, une expedition fût mise sur pied. Elle partirait depuis le royaume sylvain et comporterait plusieurs navires chargés de materiels, de vivres, d'hommes et de femmes, de simples natures ou de niveaux sociaux plus élevés, afin d'établir une solide tête de pont sur place. Stern Malcoeur du peuple des humains et Systhïa Clairvallon du peuple de Quel'Thalas se proposèrent tous deux pour faire parti du voyage. C'est ainsi qu'ils se rencontrèrent. Le voyage dura plusieurs semaines. La force expéditionaire débarqua sur des côtes inconnues au sud-est du continent et l'année suivante, ils établirent un campement. C'est à cette époque que je naquis, non sans préjugés de la part des autres membres de l'expédition. Mais il semble que cela importait peu pour mes parents. Ma mère s'était éprise de la personnalité de cet homme, un peu sauvage et ayant plus d'attirance pour la nature que pour les hommes. Tandis que mon père était tombé sous le charme qui émanait de cette dame. Il était autant fasciné par sa culture que par son érudition, et sa beauté naturelle n'enlevait rien à l'affaire.
C'est donc ainsi qu'aujourd'hui je donne l'impréssion d'avoir moins de quarante ans, parce que je suis issue de la mixité de deux peuples. Le sang de la race des humains et des Hauts-elfes coule dans mes veines.
Des années passèrent. Des années qui donnèrent l'impréssion que le monde nous avait un peu oublié. Le campement s'était étendu et nous vivions en paix dans ce petit village niché au coeur de la forêt, en totale autarcie avec les notres, sans que nous ayions à nous soucier de ce qu'il se passait en Azeroth.
À cette époque, l'Alliance et la Horde que nous connaissons aujourd'hui n'existaient pas encore. Nous vivions en toute quiétude de la pêche et de la chasse sur ces terres sauvages et le froid mordant avait fini par nous accepter.
Jusqu'à ce qu'un terrible évènement n'en décident autrement.
"Ils" arrivèrent de nul part. Jamais nous n'en avions entendus parlé jusqu'à ce jour. De plus, celui que nous connaitrons sous le nom de Ner'zhul le roi liche n'était pas encore. En l'an de grâce 580, je venais d'avoir trente-six étés, lorsqu'"ils" sont venus. Des hordes de cadavres déambulants et assoiffés de sang n'ayant pour seul but l'éradication de toutes formes de vie sur leur chemin. J'ai vu les miens se faire submerger puis dévorer par une meute de goules affamées poussées par un instinct de mort et de destruction. La peur, plus que le courage, prit posséssion de mon corps et de mon âme. Je me suis lâchement caché aussi bien que j'ai pu pour ne pas me faire dévorer vivant comme mon père et ma mère dont j'assista, impuissant, à l'horrible mort, rouge et grouillante. Après le passage de cette marée de non-morts, le village avait été rasé et il en émanait une puanteur cadavérique et nauséabonde. Je ne sais comment je pu m'en sortir vivant. Ils m'avaient vu pourtant, ces abominables agents de la destruction. Ils assistèrent à ma terreur et je ne pouvais réprimer des cris et des pleurs, trop puissants pour les contenir dans ma poitrine. Ils se rièrent de moi et ils partirent, en me laissant en proie à ma terreur... Quelques heures après leur départ et m'étant repris aussi bien que je pu, j'enterra les cadavres de ma famille non loin du village et je parti pour la côte. J'y trouva un bâteau suffisamment robuste et manoeuvrable qui aurait pu m'amener le plus loin possible et que j'aurais pu diriger seul à travers le grand océan...
Quelques semaines plus tard, à cour de vivres et d'eau, déshydraté et brulé par le soleil, j'accosta sur les rives de la Marche de l'Ouest, en Azeroth. C'était la première fois que je venais sur ces terres. Je ne les avais connus que par les récits que mes parents et nos compagnons m'en avaient fait. Arrivé ici et ne sachant que faire, ne sachant où aller, je décida de me rendre à la capitale de ce royaume, la cité de Stormwind, dirigé alors par le roi Wrynn III. Je fût recueilli par un jeune prêtre du nom de Benedictus, alors disciple de Monseigneur Alonsus Faol. Il m'offrit le gîte et me remit sur pied. Je n'étais qu'un paysan ayant vécu reclus sur des terres éloignées toute ma vie et je ne trouva rien de mieux que de m'engager dans les armées du roi. La nature robuste et endurante dont j'avais hérité me permit de participer environ deux ans plus tard à la première guerre, puis, à la seconde guerre qui nous opposèrent à la Horde des Orcs menés par Guldan et Medivh avides de destructions. C'est à cette époque que le simple fantassin que j'étais fit la connaissance, de loin, de ceux que l'on appelait les seigneurs Anduin Lothar et Uther surnommé plus tard le "Porteur de Lumière" par le Général Turalyon. Par la suite, suffisamment rassasié de malheurs et de destructions, je fît le choix de ne pas franchir pas la porte des ténébres avec l'expédition humaine menée par le mage Khadgar en 606. Je me retira de mes engagements militaires après vingt-cinq années passées sous la bannière de l'Alliance.
De toute mon expérience dans les armées de Stormwind, je me rappelle un évènement en particulier qui m'a particulièrement touché et qui me poursuit jusqu'à aujourd'hui encore, d'une manière inantendue. La 600ème année de notre ère vit la mort, au grand soulagement de notre peuple, du sorcier Medivh, mais aussi celle de notre bon Roi Llane. A cette époque, au grade de caporal, je fût chargé de veiller avec mes quelques hommes sur la dépouille de notre roi tout le temps que dura le deuil avant la mise en terre. Beaucoup d'hommes et de femmes, autant de hautes distinctions que de conditions plus modestes vinrent rendre hommage à notre Roi. Parmi tout ceux là, une Dame, magnifiquement belle, accompagnée d'un homme portant des vêtements comparables à ce que peuvent porter habituellement ceux qui sont en charge de fonctions judiciaires, vint rendre hommage à la dépouille de Llane. Alors que les gardes étaient en armes autour du corps afin de veiller sur lui, la Dame aux magnifiques cheveux noirs de jais déclama à notre Roi une ôde d'une beauté irréelle. Aussi beau que ceux en langue Quel'doreï que me chantait ma mère lorsque j'étais enfant. C'était de la langue commune mais les paroles chantées semblaient tellement iréelles, que l'on aurait dit de l'elfique. C'était un ôde mélangé à la fois de tristesse et d'amour. Ce qui me surpris d'ailleurs. Mais l'émotion était telle que je n'y prêta guère attention, préférant me receuillir avec la Dame, au son de ses paroles enchanteresses.
Je grava ces paroles dans ma mémoire pour ne plus jamais les oublier. Une fois qu'elle eut terminée, elle repartie avec l'homme qui l'accompagnait. Je ne la revis plus jamais.
Cependant, quelques temps plus tard, alors que j'étais en repos à la caserne du Donjon de Stormwind, un garde vint me prévenir qu'un homme éléguament vêtu et semblant perturbé souhaitait me voir. Je vint à sa rencontre et lorsque je le vis, je m'aperçu qu'il s'agissait de l'homme qui accompagnait la Dame venue rendre hommage au Roi quelques jours plus tôt. Il semblait particulièrement perturbé et anxieux. Je l'invita à se rendre avec moi dans mes quartiers afin de savoir ce qui l'amenait vers moi et en savoir plus sur l'agitation qui l'oppréssait. Il me dit qu'il souhaitait me confier un document. Ce document était scéllé mais il me dit qu'il s'agissait d'un acte de naissance très important qu'il devait mettre à l'abris, qu'il ne pouvait pas le garder sur lui et dont personne ne devait avoir connaissance. Je refusa expliquant que je ne pouvais endosser une telle responsabilité surtout vis à vis d'une personne que je ne connaissais pas. Il me supplia tellement que je conçu, à contre coeur, à acceder à sa requête. Il me promis qu'il reviendrait le chercher quand les choses se seront calmé et que la guerre sera passée. Je lui jura d'en prendre soin et sans même me dire qui il était, il repartit aussi vite. Ce fût la dernière fois que je le vis lui aussi. Pourquoi il me confia ce document à moi, je ne le sût jamais... Par discrétion, je ne rompis pas le cachet de cire et le rangea précieusement à l'abris, là où personne ne pouvait le trouver... Pendant 40 longues années...
Retiré des armées avec le simple grade de fantassin, les autorités concédèrent à m'allouer un lopin de terre non loin de la grande ville d'Andhoral, en Lordaeron. Quinze année s'écoulèrent et le petit hameaux où je m'installa respirait la paix et la douceur de vivre. Je revenais à la terre pour la travailler de mes mains abîmées par toutes ces années de combats et de souffrances où je vis nombre de mes compagnons mourir à mes côtés. Au cours de l'automne 620, je fit la connaissance d'une jeune femme, au teint hallé et dont les cheveux noirs coulaient en une cascade merveilleuse sur ses épaules. Elle vivait avec sa famille dans une chaumière, non loin de celle où je logeais. Nous tombâmes amoureux l'un de l'autre et nous coulèrent des jours heureux ensemble, loin de la haine et de la mort. Quatre ans plus tard, la guerre me rattrapa et le destin des peuples était de nouveau en danger. La ville d'Andhoral avait été contaminée par un germe puissant qui visait la corruption de l'esprit humain pour le transformer en une chose ignoble et décharnée. La ville fût rasée par l'armée de Lordaeron menée par le Prince Arthas qui préféra sacrifier sa population plutôt que de voir ce mal étrange se propager davantage. Mais la mort du démon responsable de cette désolation, le seigneur de l'Effroi Malganis, ne stoppa pas l'avancée de ce nouveau Fléau. Au grand dam d'Arthas Menethil, fils de Terenas et premier élève du héro de la seconde guerre, Uther, que l'on appelait aujourd'hui le "Porteur de Lumière".
La mort arriva donc jusqu'au seuil de la maison où nous vivions mon épouse et moi-même. La mort et une horde de goules assoiffées de sang et de chair humaine. Elles détruisirent tout sur leur passage et rien ne semblait pouvoir les arrêter. Je repris ma vieille épée pour défendre ce pourquoi je m'étais battu pour le mériter et le garder. Elles se jetèrent sur moi. Elles se jetèrent sur Khalda. Frappé de toutes parts à la tête, je perdis connaissance l'épée à la main. Je finis par me reveiller. A ma grande surprise (ou mon malheur), je n'étais pas mort. Une horrible douleur me tiraillait le corps tandis qu'une odeur infecte et familière empestait l'atmosphère sombre et violacée. Khalda n'était plus à mes côtés. Un cri, qui ressemblait à un rire, se fit entendre à mes oreilles. Elle était là, au sommet de la petite colline surplombant notre maison, dégoulinante de sang, les yeux révulsés, la chair déchirée se devinant à travers les lambeaux de ses vêtements. Elle était debout et me regardait, riant et se jouant de moi. Puis elle disparut dans les montagnes avec ce groupe de goules qui étaient venus tout raser ici aussi. Tout, excepté moi.
Une fois encore, je venais de tout perdre. Ma femme, alors plus morte que vivante, était devenu un de ces agents de la mort, la légion ardente, responsable de tous les maux d'Azeroth. Une fois encore, je fît la meilleure chose qui se présenta à moi : fuir. Après m'être installé en Lordaeron, je décida de revenir sur les terres d'Elwynn, à Hurlevent. Je m'écroula devant les portes de l'abbaye de Comté-du-nord, sans rien d'autre que ma peau et mes os pour seuls bien. Là, j'ouvris les yeux après plusieurs jours de coma. Des moines s'afferaient autour ma couche. Ils me virent émerger de mon sommeil léthargique et l'un d'eux partis en courant. Lorsqu'il revint, il n'était pas seul. Benedictus l'accompagnait. Mais il n'avait plus l'air d'un prêtre, il portait les habits d'un archevêque à présent. Benedictus s'était rappellé de moi et ayant appris mon retour peu glorieux, m'avait offert une fois de plus un asile. Le choc que je reçu fut d'une douleur insupportable pour mon âme, plus que pour mon corps. Il s'en fallut de plusieurs semaines pour que je puisse me rétablir. Je me rendis en ville, à la cathédrale, pour rendre visite à Benedictus et le remercier de ses bienfaits à mon égard une nouvelle fois. Nous revoir fût un baume pour le coeur mais les nouvelles qu'il m'appris étaient moins réjouissantes. Le prince Arthas était devenu un agent de la légion ardente au service du démon Archimonde; le bon roi Terenas avait été assassiné par son propre fils; Lordaeron était tombée; et Uther avait lui aussi été tué avec certains de ses frères de la main d'argent dont il ne restait plus rien. Le monde et l'humanité étaient au bord de l'extinction. Benedictus avait initié aux pouvoirs de la Lumière celui qui fût mon supérieur hiérarchique dans l'armée. Monseigneur l'Archevêque me fit une proposition : celle de m'investir moi aussi de ces mêmes pouvoirs. Je refusa. Je ne voulais plus connaître la mort et le chaos dans ma vie. J'en avais assez de ces montagnes de cadavres et de ce vacarne assourdissant quand la bataille fait rage. Benedictus, affichant un sourire en coin, me proposa néanmoins de rester à la cathédrale, et d'y prendre une cellule le temps de faire le point sur ma vie et envisager un avenir à Hurlevent. J'accepta avec joie, d'autant plus qu'une paix réconfortante pour le corps et l'esprit émanait de ce lieu saint. Je m'étais pris d'affection pour les personnes qui fréquentaient ce sanctuaire. En particulier les enfants de l'orphelinat voisin qui étaient les premières victimes des conséquences de la venue de la légion ardente et de sa horde de morts-vivants sur les terres d'Azeroth. Ils avaient souffert autant que moi et ils devaient faire face eux aussi à ce que la vie leur avait laissé.
C'est également à ce moment là, après 40 ans de promesse, et n'ayant pas revu l'homme qui m'avait rendu visite autrefois, que je rompis mon serment. Profitant d'une soirée à la taverne pour noyer mon chagrin dans l'alcool une fois de plus, je succomba à ma détresse et me laissa abusé par un homme qui savait, je ne sais comment, que je possédais sur moi un document de la plus haute importance d'après lui : Un acte de naissance... Ma promesse étant totalement noyée sous les flots de ma tristesse et de la boisson, je n'eut pas la force de caractère de refuser de jouer aux dés avec cet homme ce document que j'avais promis de protéger et dont ma perte de jugement ne m'obligeait plus à m'en préoccuper... Bien sur, je perdis la partie, ayant joué contre des dés pipés... et n'écoutant plus ma raison, je le perdis au profit de cet homme, qui ne me paru finalement pas mauvais. Il disait s'appeller "Moroes" et travailler pour un homme, une sorte de collectionneur, un archiviste, de documents et de livres anciens, et me jura qu'il prendrait soin de ce document dont il avait "la charge", comme il aima à le dire. Selon lui, ce document sera mis "à l'abris", dissimulé au coeur d'une tour bien connue, celle de Medivh, la Tour de Karazhan, abandonnée depuis des décénnies... Ce Moroes me conssola en m'offrit généreusement une bonne rasade de bières. Puis, il quitta l'auberge, et je n'eut plus jamais l'occasion de le revoir. Maintenant il possédait cet étrange document et allait remplir le rôle que j'abandonnait. Je jura devant l'âme de Khalda et devant tout ce que j'avais de plus cher, que je ne me laisserais plus aller dans l'illusion de l'enivrement causé par l'alcool. Depuis ce jour, je ne bût plus jamais autre chose que de l'"eau".
Me maudissant moi-même de ma faiblesse et résolu à ne pas laisser seuls ces pauvres enfants qui avaient besoin de tous les hommes possibles pour les protéger des horreurs de la guerre, j'entrepris de rendre visite à Benedictus et à lui faire part de me joindre à sa cause. Je ne sais comment mais il savait que je prendrais cette décision. Il me dit que c'était une bonne chose et que ma connaissance des épreuves de la vie, l'impartialité de ma nature de méthys et mon expérience de la guerre pouvait faire de moi ce qu'étaient les chevaliers de l'ordre défunt de la Main d'Argent, l'ordre qu'Uther, lui même investi par Benedictus, avait commandé pendant de longues années avant de mourir pour son propre idéal. Mais l'ordre de la Main d'Argent ne pouvait plus être. Il faisait parti de l'Histoire d'Azeroth et était mort avec ses derniers représentants...
C'est donc quelques jours plus tard, sur le lieu même où reposait la dépouille du seigneur Uther, dans les Malterres de l'Ouest, et lors d'une cérémonie discrète que je reçu les saints sacrements et que je fût investi à mon tour de l'illumination de la Lumière durant les premiers jours de l'été 628. Le visage de Khalda me revint en mémoire au moment où le baton de Benedictus toucha mon front. J'étais devenu un serviteur de la Lumière, un disciple d'Uther et je me battrais pour l'idéal de ce vieil homme. Je ne vivrais plus que pour protéger les hommes, les femmes et les enfants d'Azeroth. Je ne vivrais plus que pour détruire le Fléau et libérer ce qui restait du Prince Arthas. Je ne vivrais plus que pour détruire ceux qui était responsables de la mort des miens, en Norfendre et de la mort de ma femme. A ce moment là, je su que je la rejoindrais, d'une manière ou d'une autre. Benedictus me confia que dorénavant, je porterais le nom de "Dark Freeman", un homme au cœur assombri et libre de décider ce qui était bon ou mauvais pour mon ennemi. Avec une pointe d'ironie il ajouta que cette liberté n'était qu'illusoire et que chacun de mes actes scellerait mon destin et qu'il revenait à moi même de faire le meilleur choix pour la Lumière. On me donne la terrible possibilité du libre arbitre : Tuer pour continuer à vivre et faire respecter la Lumière mais aussi continuer à vivre avec mes visions d'horreurs. Ou mourir, parjurer ce pour quoi nous nous battons, abandonner ces innocents au Fléau, mais aussi rejoindre les miens, et Khalda, dans la lumière bienfaisante de l'autre monde... Je suis devenu le serviteur de quelque chose qui me dépasse et seule la mort pourra me défaire, ou me libérer, de mon serment...
Une fois investi du nouveau rôle qui m'était confié, je me rappela également l'ôde funèbre que la belle Dame aux cheveux noirs fît à notre défunt Roi Llane Wrynn, quelques quarante ans plus tôt. Ils me revinrent aussi clairement et instantanément que si je venais de les écouter. Derrière la statue ornant le tombeau de mon Seigneur Uther, sur la base du socle, je grava moi-même ces quelques vers afin de rendre hommage à cet homme dont j'ai juré de défendre la mémoire pour le restant de mon existence...
Aujourd'hui, en l'an de grâce 632, seule la volonté de vouloir me racheter de mes fautes passées en servant la mémoire d'un homme que l'on considère comme un exemple de bonté et bravoure, continue de me faire avancer.
Je suis Duncan Malcoeur, je suis un paladin d'Uther Lightbringer.
Et cette histoire n'est pas terminée, il semble même que ce n'en soit que le commencement. Car preque 5 ans après avoir perdu aux dés l'acte de naissance qui me fût un jour confié, il semble que le destin me rattrappe. A présent que je suis au service de mon ami, Monseigneur Benedictus, ainsi que du Seigneur Uther, je réside comme un des nombreux Frères, à la Cathédrale de la Lumière. En 632, durant la période des moissons et des vendanges, une humaine de Stormwind, une certaine Laeris Lieâme, m'envoya une lettre étrange, empréssée de vouloir prendre contact avec moi à propos d'une affaire de la plus haute importance. Une affaire relevant d'un document que j'aurais eu en ma posséssion. Comment pouvait-elle le savoir, l'histoire ne le dit pas encore. Cherchant à joindre cette Dame, via le Service de Recherche des personnes résidant à Stormwind, je découvris son adresse où je me rendis immédiatement. Je ne la trouva pas elle directement mais sa soeur, nommée Haelyn Lieâme, une juriste de la Haute Cour de Justice Royale. Je lui signifia que sa soeur avait tenté de me joindre afin de s'entretenir avec moi sur un document que j'aurais eu en ma possésion. Une jeune femme était avec elle. Elle se présenta sous le nom de Yoreviel, une jeune femme magnifique, qui me rappella beaucoup Khalda et cette Dame qui ne disparu pas de mes pensées, "La Dame au Roi Llane", par ses longs cheveux noirs ondulés, brillants et soyeux. Etant une respectable clerc de la ville, j'expliqua tout ce que je savais de ce document que j'avais eu en ma posséssion. Cette affaire sembla préoccuper profondément les deux jeunes femmes, surtout cette Yoreviel. Je n'aurais pas dû me laisser aller à mon chagrin. Si j'avais eu le courage, je me serais donné la mort depuis bien longtemps afin de rejoindre mes parents et ma famille tombés dans ce petit village forestier des Fjords de mon enfance... J'aurais ainsi céssé de créer la déception autour de moi et je n'aurais pas connu toutes ces horreurs, je n'aurais pas assombris mon âme par toutes ces épreuves...
![[BG] Duncan "Dark Freeman" Malcoeur. Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon}
Mer 17 Déc - 15:47
J'avoue avoir de la difficulté à créer une histoire "épique" qui donne envie, sans pour autant passer en "Godmod" 